Monument aux morts

Après les événements tragiques du 24 janvier 1871, les 3 morts de Sougé sont inhumés dans l’ancien cimetière situé à côté de l’église. Par la suite, le nouveau cimetière, dont le terrain a été offert par Pierre MOULARD, est béni en 1872.

En 1876, sur l’avis de la Préfecture, le conseil municipal décide le transfert des restes des 2 mobiles tués en 1871, de l’ancien cimetière dans le nouveau.

1877, exhumation des corps des 2 mobiles ALIBERT et CAILLAUX ainsi que du jeune ROULAND, et transfert dans le nouveau cimetière à côté de la chapelle MOULARD. En 1878, sur la tombe des 3 victimes est érigé le monument aux morts, en granit d’Alençon, en forme de pyramide, avec le produit d’une loterie et de dons.

En 1879 a lieu la bénédiction du monument avec 2000 personnes présentes.

Monument aux morts en 1878 à son ancien emplacement

Morts de la guerre 1870-1871 commune Sougé-le-Ganelon

François ALIBERT, 23 ans, 24ème Régiment Mobiles de Haute- Garonne, décédé à Sougé le 24 janvier 1871

Guillaume CAILLAUX, 22 ans, Régiment Mobiles de Haute- Garonne, décédé à Sougé le 24 janvier 1871

Alcide ROULAND, 18 ans, otage civil, décédé à Sougé le 24 janvier 1871

Comme sur beaucoup de monuments aux morts, faute de communication, un soldat sougéen n’y figure pas :

Louis-Joseph DUPONT, 21 ans, Légion Etrangère 5è Bataillon, né à Sougé le 27 janvier 1850, décédé le 14 mai 1871 à l’ambulance militaire à Croissy-sur-Seine

LA MARTINIERE, là où tout a commencé

Francs-tireurs à la Martinière, route de Fresnay-sur-Sarthe

Une patrouille de reconnaissance prussienne, partie de Fresnay, se présente vers une heure de l’après-midi aux premières maisons de Sougé. Elle est accueillie près de la Martinière, par des Francs-tireurs français. Cinq d’entre eux tirent sur la patrouille en blessant un cavalier et son cheval. Les prussiens font demi-tour immédiatement, ils s’empressent de porter à Fresnay la nouvelle de cette agression. Ordre leur fût donné par leur général de retourner à Sougé, avec quelques cavaliers de renfort, pour incendier le bourg.

L’Incendie

Maison-école des garçons & mairie, maisons du « sou des chaumières »

Les trompettes sonnent, les cavaliers Prussiens mettent pied à terre, de véritables hurlements sauvages sortent de leurs poitrines ; ils se précipitent furieux dans les maisons, brutalisent les habitants sans s’inquiéter ni du sexe ni de l’âge, enfoncent les portes et les fenêtres qui ne s’ouvrent pas assez vite devant eux, brisent les meubles, amoncellent dans chaque chambre les débris du mobilier el les objets de literie qu’ils ont d’abord éventrés. Ils ne sortent qu’après avoir allumé l’incendie. Bientôt, le bourg tout entier n’est plus qu’un immense brasier.

Le bilan de l’incendie est très lourd : 37 habitations détruites et 25 autres endommagées, principalement dans la rue principale.

Parmi les habitations incendiées se trouvait la maison de l’école des garçons qui était aussi la mairie. Elle avait été édifiée en 1866 pour la somme de 11 300 F.

Elle fut reconstruite en 1873 pour la somme de 10 000 F. Le Ministère de l’Instruction Publique accordera une subvention de 5500 F.

Pour le reste, le gouvernement a donné des indemnités aux départements. La commission départementale de la Sarthe a accordé à Sougé 19.500 F.

De plus, la souscription du « Sou des Chaumières » a donné pour la reconstruction de 2 maisons en 1872, 1.500 F à Adolphe LEGER et 1.000 F à Marin CHARBONNEAU.
Une plaque commémorative a été mise sur les façades des 2 habitations.

La Castine, le massacre

Deux soldats, des mobiles de la Haute-Garonne, l’un grièvement blessé, Guillaume CAILLAUX, l’autre, François ALIBERT, trop malade pour rejoindre son régiment, avaient été recueillis à «la Castine», chez Madame GONTIER, et soignés par cette dame.

Les Prussiens découvrent CAILLAUX, s’en saisissent, l’arrachent hors de son lit, le lardent de coups de sabre, et traînent son cadavre jusque sur la route, et le font piétiner par leurs chevaux. Cette sanguinaire besogne accomplie, ils mettent le feu à l’habitation, et l’autre infortuné mobile, ALIBERT, ne pouvant s’échapper, fut étouffé dans son lit.

Les Prussiens dans la chambre de CAILLAUX

La Guyardière, la fin de l’horreur

PARCOURS DU SOUVENIR, GUERRE 1870 – 1871

A six heures et demie du soir, après avoir accompli leur œuvre maudite, les Prussiens se retirent enfin, laissant le bourg en feu et entrainent avec eux, comme otage, le maire Jacques THIREAU, en incendiant derrière lui sa maison.
Pendant la soirée entière, et une partie de la nuit, le ciel demeure éclairé par les lueurs de l’incendie, visible de vingt kilomètres à la ronde, de Saint-Georges, de Douillet, de Montreuil, de Mont-Saint-Jean, d’Assé, de Saint-Léonard-des-Bois.

Prise en otage du Maire Jacques THIREAU

Église saint Martin, l’incendie

Après l’incendie, l’église a été réparée avec des moyens financiers réduits, ce qui a provoqué l’effondrement du clocher en 1896. En 1902, le clocher actuel est reconstruit avec une structure métallique, en ne respectant pas l’ancienne architecture avec son toit en bâtière. Le nouvel emplacement du clocher a fait disparaître l’ancienne façade romane.
Cette église a été fondée par les moines de l’Abbaye de la Couture du Mans entre le 11ème et 12ème siècle.

Elle fut incendiée une première fois par les Huguenots en 1562.