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 Remise de la Médaille militaire

à

Michel Bourdin

1er Régiment de Hussards Parachutistes (1 RHP)

Jeudi 11 novembre 2021

Mot du Maire

MM. les Anciens combattants d’AFN

Mmes MM. les Conseillers municipaux

M. le Chef de Centre

Mmes MM.

Je suis heureux de vous accueillir, ce 11 novembre, sur notre commune de Sougé, pour cette cérémonie commémorant la remise de la Médaille militaire effectuée ce matin au Mans à Michel Bourdin à l’occasion de la cérémonie départementale présidée par M. le Préfet de la Sarthe à laquelle Jean Marc et moi-même assistions.

Michel, je salue votre famille ici présente et vous souhaite à tous la bienvenue.

La remise de cette médaille a été retardée de deux ans à cause des restrictions dues au Covid-19.

Je remercie MM. les sénateurs Vogel et de Nicolay pour l’attention qu’ils ont portés à ce dossier et je remercie Jean Marc Dorneau, Conseiller municipal et « correspondant Défense » pour la constitution du dossier de demande auprès de Mme la Ministre des Armées.

En 2014 déjà, à la demande de Maxime Trocherie, la commune avait rendu hommage aux Anciens combattants d’Afrique du Nord, avec l’inauguration d’une plaque sur la place de l’église portant les noms des 4 sougéens « Morts pour la France » et le fleurissement de leur tombe au cimetière. Une très belle exposition présentée par « l’Association mémoire et patrimoine » relatait également ce que furent les évènements d’Algérie avec, comme fil conducteur, la mobilisation des engagés et appelés de la commune.

Aujourd’hui, c’est une cérémonie rare car les critères d’obtention de la Médaille militaire sont précis et exigeants. Au regard de ses états de service, le Hussard Parachutiste de 2ème classe cl. Bourdin Michel, titulaire de la Croix du Combattant, titulaire de la Croix de la Valeur Militaire avec étoile de bronze s’est vu conférer, par le lieutenant-colonel Benoît Desjars de Kéranroué, au nom du Président de la République, cette distinction prestigieuse. Elle fait suite au décret paru au Journal officiel de la République française paru le 1 novembre 2019 où vous figuriez dans la liste alphabétique sous la dénomination : Bourdin (Michel, Jean), Hussard, arme blindée et cavalerie. Cité.

Je rappelle que la concession de la Médaille militaire, qui relève du Ministère des Armées, après décision du Conseil de l’Ordre de la Légion d’honneur, est la plus haute distinction militaire française destinée aux sous-officiers et aux soldats.

Elle est la 3ème décoration française dans l’ordre de préséance après l’Ordre de la Légion d’Honneur et l’Ordre de la Libération.

Michel BOURDIN est né le 28 novembre 1937 au Mans.

Il effectue son service militaire au 1er Régiment de Hussards Parachutistes dans la classe 57/2c.

Il arrive le 6 janvier 1958 au centre d’instruction parachutiste de Tarbes qu’il quittera le 24 juin 1958.dans la classe 57/2C.

Il embarque le 27 juin 1958 à Marseille sur le paquebot « Le Président de Cazalet ». Après 2 jours de mer, il foule la terre d’Algérie sur les quais de Philippeville, le 29 juin 1958.

L’aventure en Afrique du Nord commence :

Michel servira au sein du 1er RHP qui, à cette époque, était commandé par le Lt-Colonel Jean Compagnon (1958-1960) et  ensuite par le Lt-Colonel Pierre Gautier (1960-1962).

Le régiment comporte 4 escadrons.

Il est affecté au 2ème escadron blindé, commandé par le capitaine Ferrère.

A ce moment, le régiment devient un des fers de lance des troupes de cavalerie parachutiste engagées dans la phase finale de la lutte anti-guérilla.

Dès le 1er juillet 1958, le régiment se déplace à l’Est du Constantinois sur la frontière tunisienne.

Le régiment a pour mission de surveiller la ligne Morice (barrage électrifié et miné entre frontières algérienne et tunisienne) pour interdire son franchissement aux combattants de l’Armée de Libération Nationale (ALN) dont les bases sont en Tunisie.

Il participe avec son escadron à « la Herse » avec des patrouilles incessantes, de jour comme de nuit, en automitrailleuse AMM8 puis, à partir du mois d’octobre, avec les Ferret mark2.

Un fait non militaire est à signaler. Lors de l’aménagement de son camp à 68 km au sud de Tébessa, l’escadron a découvert des ruines antiques d’une villa romaine du IVè siècle sur le site d’Henchir Safia.

Les hussards deviennent des archéologues, en dégageant les Thermes ils mettent à jour des mosaïques et des baignoires.

Le français Jean Lassus, directeur des Antiquités de l’Algérie, écrira en 1959 dans la revue d’archéologie « Algéria »  un grand article « Hussards et archéologues, les mosaïques d’Henchir Safia ».

En 1959, le régiment quitte la ligne Morice pour s’engager dans les grandes opérations du plan Challe.

Le plan Challe consiste à traiter de manière successive des surfaces importantes avec des moyens très conséquents, dans le but de réduire à néant les bandes rebelles (fellaghas).

Le plan comporte de nombreuses opérations :

– Les 7 et 8 juillet 1959, le régiment fait  mouvement vers Batna, dans les Aurès, et participe à l’opération « Etincelle »

– De fin juillet 1959 à mars 1960, le régiment participe en Grande Kabylie à l’opération « Jumelles », la plus grande entreprise militaire française jamais lancée en Algérie.

Dans ces opérations, les hussards sont héliportés à bord d’hélicoptères de types « banane H21 » et « Sikorsky H34 ».

C’est en février 1960 du côté de Mila (nord-ouest de Constantine) que Michel va s’illustrer. Il faut des volontaires pour explorer les grottes, afin de débusquer des rebelles et des armes. Il sera le premier à pénétrer dans ces grottes et sera cité à l’Ordre du régiment le 28 avril 1960 :

« Hussard courageux, voltigeur sûr, aux reflexes rapides. S’est distingué le 18 février 1960 dans le secteur de Mila. Volontaire pour pénétrer le 1er dans plusieurs grottes servant de repères habituels aux rebelles, s’y est emparé de 2 pistolets et d’explosifs ».

Pour cette action, il recevra la Croix de la Valeur Militaire avec étoile de bronze et sera décoré par le général Ducournau (Cdt de la 25ème Division Parachutiste) à Philippeville.

Une anecdote : une de ses dernières missions sera la protection du domaine viticole Sénéclauze dans la région de Bougie. Le viticulteur n’était pas très généreux et ne fournissait que de l’eau aux Hussards. Leur capitaine a vite remédié au problème en exigeant du vin pour ses hommes. Ils sont repartis joyeux avec les jerricans pleines !

Son « séjour » de Hussard en Algérie se termine après 23 mois passés loin de la France. Il obtient le permis de conduire automitrailleuse Ferret en janvier 1959. Il embarque à Philippeville sur le paquebot « ville d’Alger » le 19 avril et arrive à Marseille le 20 avril 1960.

Titulaire d’une permission libérable de 12 jours, il est libéré des obligations militaires le 3 mai 1960 avec certificat de bonne conduite.

La vie civile reprend dans notre commune et sans attendre il est embauché à la société « Les Isolants Français » à Sougé le Ganelon, le 16 mai 1960.

Aujourd’hui, 61 ans après ces faits d’armes, Michel, reçoit la Médaille Militaire.

Nous lui adressons toutes nos félicitations en rappelant la devise de son régiment : « si tu as tout perdu, souviens toi qu’il te reste l’honneur »

Philippe RALLU

Maire

 

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