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Hommage à Marcel Fiaudrin

directeur de la société municipale de musique

Cérémonie d’obsèques – vendredi 30 décembre 2022 – 10 h 00

Eglise saint Martin de Sougé le Ganelon

Mesdames, Messieurs,

En accord avec la famille, je suis devant vous pour rendre hommage, au nom de la Municipalité de Sougé le Ganelon, à notre ami Marcel Fiaudrin, décédé le 25 décembre.

Jean Paul Rabinand, notre président de la Société Municipale de Musique, s’associe à cet hommage avec l’ensemble des musiciens.

Marcel Fiaudrin était une « personnalité » de la commune : le mot de « personnalité » aurait sans doute heurter sa simplicité mais j’emploie ce terme volontairement car il a marqué la vie associative de Sougé et tout simplement la vie de notre commune, depuis plus de 70 ans et à laquelle il été très attaché.

Présent à tous les évènements, Marcel venait toujours avec son sourire, sa cordialité et sa bonne humeur, heureux de rencontrer chacun.

Il avait une mémoire extraordinaire des lieux, de la vie d’autrefois, des gens : il était un véritable généalogiste tant sa pensée était précise et nette. Il aura beaucoup contribué à la mise en place et à la qualité des expositions organisées par l’association « Mémoire et Patrimoine ».

Avec le départ de Marcel, nous perdons la mémoire vivante de notre commune. La mémoire vivante de notre commune !

Il fait partie de nos Anciens qui se sont impliqués toute leur vie à Sougé : joueur de foot à la Sougéenne de 1951 à 1957, Membre de la société de chasse, Membre de la société de pêche, Membre des Anciens d’Afrique du Nord puisque ancien combattant en Tunisie … Présent aussi à toutes les assemblées générales pour le plaisir de revoir ses camarades.

Cet esprit de camaraderie, il l’a beaucoup développé à la Musique municipale, l’association la plus ancienne de notre commune puisque créée en 1886 par Victor Léger, qui portait alors le nom de « société sainte Cécile de Sougé le Ganelon ». Cette société changea de nom en 1927 pour devenir l’Association musicale des ouvriers de la Gaudinière ».

Agent de maîtrise à LIF (Les Isolants Français), Marcel intégra la musique le 14 juillet 1950 et en devint le directeur en 1971, succédant à Alfred Moussoir. C’est ainsi que nous avons pu bénéficier toutes ces années de la présence des Musiciens pour nos cérémonies commémoratives du 19 mars, du 8 mai et du 11 novembre. Présents également à l’Assemblée, à la sainte Cécile, au Marché de Noël, à l’arrivée du Père noël chaque 24 décembre. Beaucoup de musiciens ont joué sous sa direction : il jouait lui même du baryton.

En 2018, avec ses camarades, nous sommes allés à l’Arc de Triomphe, invité par le Comité de la Flamme, où il joua sous une pluie battante. Grâce à son fils, le Major Dominique Fiaudrin et à l’Amicale des pompiers, nous avions pu accueillir la Musique de la Brigade de Sapeurs Pompiers de Paris, ici à Sougé. Je sais qu’il en était très fier même s’il était discret.

S’il était amical avec les hommes, il aimait beaucoup embrasser les dames, « ses copines » comme il disait, même en pleine période de Covid : Marcel a sans doute été celui qui a le plus bravé les directives du gouvernement sur ce sujet, avec une certaine malice !

Marcel savait aussi raconter les histoires, avec prestance. Il les mimaient et il était le premier à en rire: il en avait tout un stock qu’il ressortait aux repas des Anciens, à la sainte Cécile, au repas de la sainte barbe … avec ses mots en patois. Beaucoup d’entre vous ici connaissez sans doute son personnage favori, le gars Jules, un brave homme fréquentant assidûment les bistrots, et qui a pas mal de problèmes avec sa femme, la Joséphine. A chaque fois, nous connaissions chaque fin d’histoire mais nous étions toujours impatients qu’il les raconte à sa façon. Il arrivait beaucoup d’aventures au gars Jules : quand il prenait l’autobus pour Fresnay, quand il rentrait tard chez lui un peu hébété et que sa femme le mettait dans la soue à cochon « amont la coche », selon ses dires. En effet, la femme du gars Jules surveillait son bonhomme du coin de l’œil surtout au retour de la foire de la sainte Catherine ou du marché.

Souvenez vous de ce vocabulaire patoisant qui fait partie de notre patrimoine et qu’il savait nous transmettre :

  • « je pense à lé » (je pense à elle)
  • « faire un mignon » (donner un baiser)
  • « percir la pédale » (actionner le frein)
  • « la charte » (la voiture)
  • « rempété, bousillé soûl » (en état d’alcoolémie avancé)
  • « prendre le crouillé » (ouvrir la serrure)
  • « y s’passe qué » (qu’est qui arrive)
  • « le gars Jules égaïyé » (le gars Jules étalé par terre)

Je pourrai continuer longtemps tant la liste est longue.

Les histoires de Marcel et la musique, c’était pour lui sa façon de donner du plaisir aux gens. Un vrai moment de partage !

Mesdames et Messieurs, tout cela va vraiment nous manquer …

Je le remercie, au nom du Conseil municipal, pour tout ce qu’il nous apporté, pour sa personnalité si attachante.

A titre personnel, j’avais le plus grand respect pour M. Marcel Fiaudrin. Il avait reçu la médaille du Mérite communal en 2008 remise par Jean Claude Lebossé, ancien Maire.

Je remercie tous ces camarades musiciens ici présents qui ont joué en son honneur des morceaux de musique qu’il aimait particulièrement.

Je remercie les Porte drapeaux toujours fidèles et je présente à sa famille toutes nos condoléances attristées.

(Merci de vous lever et de l’applaudir)

Philippe RALLU, Maire

 

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